• Rhinolophe euryale
    Rhinolophus euryale (Blasius, 1853)
Rhinolophe euryale en vol © Y. Peyrard

Quelques données chiffrées

Nombre total de données et types de contacts



Nombre total de gîtes et périodes d'occupation


Première mention en Rhône-Alpes

En décembre 1946, Jean Balazuc consigne l’observation d’une colonie dans une cavité du sud de l’Ardèche (commune de Bidon).

Distribution actuelle

Évolution des connaissances et des effectifs en Rhône-Alpes

Acquisition des données en Rhône-Alpes

Phénologie d’observation en Rhône-Alpes

Les observations de rhinolophe euryale se répartissent assez uniformément sur tous les mois de l’année et, de fait, les valeurs sont quasi identiques sur l’ensemble des périodes de son cycle annuel (près de 24 % des observations en période hivernale, 30,5 % en période estivale, 24,5 % lors du transit printanier et 21 % lors du transit automnal).

En période de reproduction, les informations recueillies sur les trois sites de mise-bas connus indiquent que les dates des premières naissances peuvent être extrêmement variables d’une année sur l’autre et sur une période comprise entre la mi-juin et fin juillet. La date la plus précoce est celle d’un 19 juin dans le gîte du département de l’Ain et la plus tardive est intervenue entre le 20 juillet et le 30 juillet dans l’un des gîtes de l’Ardèche.

Par ailleurs, la littérature indique que, contrairement aux autres espèces, la mixité mâles – femelles au sein des colonies de parturition est un fait établi (Arthur et Lemaire, 2009). Il n’empêche que la capture de 15 individus mâles (sur les 17 individus présents) réalisée au harp-trap un 12 juin dans le porche d’une cavité ardéchoise nous enseigne que le regroupement exclusif de mâles est aussi pratiqué à cette période de l’année.

Essaim de rhinolophes euryales en léthargie © Y.Peyrard

Gîtes utilisés par l’espèce en Rhône-Alpes

Habitats exploités en phase d’activité en Rhône-Alpes

L’absence de contact au détecteur d’ultrasons et de capture au filet d’individu en activité limite la connaissance fine des habitats exploités par le rhinolophe euryale. Par ailleurs, aucune étude n’a, à ce jour, été réalisée sur le régime alimentaire du rhinolophe euryale en Rhône-Alpes.

Pour autant, sur la région, diverses informations résultent du suivi télémétrique réalisé sur deux femelles gestantes en juin 2011 dans la RNN des Gorges de l’Ardèche (Cornut, 2011). Ce suivi réalisé sur trois nuits a notamment permis de noter des distances de déplacements comprises entre huit et dix kilomètres. L’un des individus est allé chasser activement, deux nuits consécutives, sur une zone collinéenne constituée d’habitats de type vignes, friches et petits boisements. Des déplacements pour aller chasser jusque sur le secteur de la confluence entre la rivière Ardèche et le fleuve Rhône (zone de ripisylves, vergers et vignobles) ont aussi été mis en évidence. Non loin du gîte de reproduction découvert lors de cette étude dans les souterrains d’une bâtisse dans le département voisin (Gard), l’une des femelles a longuement chassé dans un fond de vallon boisé.

Le rhinolophe euryale est considéré comme une espèce plutôt casanière effectuant des déplacements réduits, ordinairement inférieurs à dix kilomètres mais parfois bien au-delà (Némoz & Brisorgeuil, 2008 ; Arthur & Lemaire, 2009). Même s’ils restent limités dans le temps, les résultats obtenus en Ardèche sont cohérents avec ces valeurs.

Un site très suivi !

La découverte, en 1989, d’une colonie d’hivernage de rhinolophe euryale a marqué le début d’une longue série de visites annuelles de dénombrement. Ce site majeur pour l’espèce est aussi, notamment en raison de son accès aisé et de ses grands volumes, un lieu de « promenade » prisé par un large public. Les appareils de dénombrement de la fréquentation humaine, installés en fin d’année 2005, renseignent sur la situation. Les relevés montrent que celle-ci est importante, même en hiver au moment de la présence de la colonie, et ce malgré l’interdiction d’accès (entre le 1er novembre et le 15 avril) stipulée par l’APPB* pris en décembre 2007. Pourtant, l’information est diffusée (au moins localement) et par ailleurs il n’est guère possible de ne pas voir l’information en place sur le site. Peut-être, malgré tout, sent-on poindre une baisse de la fréquentation au fil des ans ; mais cette restriction semble toujours difficile à accepter.

La hauteur sous la voûte où se tient la colonie est assez haute pour limiter le dérangement dû à un simple passage. Il est même probable qu’un certain nombre de visiteurs ne remarque pas sa présence. Mais, une trop grande fréquentation peut générer toutes sortes de problèmes même sans « mauvaise » intention. Ainsi, les constats de la présence de torches artisanales abandonnées par des « aventuriers », la désobstruction opérée dans une partie de la cavité ou encore les boules de glaise collées sur des parois sont autant de signes inquiétants qui pourraient mettre à mal l’occupation de ce gîte par cette fragile population. La mise en place d’un système de protection interdisant la fréquentation humaine pendant la période hivernale s’avère nécessaire.