• Murin de Daubenton
    Myotis daubentonii Kuhl, 1817
Murin de Daubenton en vol © C. Maliverney

Quelques données chiffrées

Nombre total de données et types de contacts



Nombre total de gîtes et périodes d'occupation


Première mention en Rhône-Alpes

Une femelle est capturée le 25 février 1917 à la Grotte de Seillon, commune de Collonges-sous-Salève en Haute-Savoie (Source : observateur anonyme – Muséum d’histoire naturelle de Genève).

Distribution actuelle

État des connaissances sur la répartition du murin de Daubenton

Le murin de Daubenton est une espèce eurasiatique largement distribuée aux latitudes tempérées, de l’Europe de l’Ouest jusqu’au Japon à l’est. En Rhône-Alpes, l’espèce est présente dans tous les départements à la faveur des zones de basses altitudes ou de collines. Dans la zone d’influence méditerranéenne, le murin de Daubenton est présent en sympatrie avec le murin de Capaccini. On y rencontre de fortes densités des deux espèces alors que leur écologie est très similaire. Globalement, le murin de Daubenton évite les secteurs de haute-montagne mais il a été contacté jusqu’à 1936 mètres d’altitude dans le massif du Giffre, 1860 mètres en Chartreuse et 1800 mètres dans le Vercors.

On note que 67 % des mentions se situent en dessous de 500 mètres ce qui conforte ce préférendum altitudinal. En corollaire, les gîtes connus de l’espèce en période estivale ou de transit sont essentiellement (plus de 80 %) sis en deçà de 500 mètres, alors qu’en hiver cela concerne seulement 42 % des gîtes.

Apparenté au groupe des murins « pêcheurs », le murin de Daubenton est intimement lié aux milieux aquatiques. On le rencontre préférentiellement le long des vallées, notamment des grands fleuves (Rhône, Loire) ou des grosses rivières (Ain, Saône, Isère, Drôme, Ardèche, Fier…) ainsi que sur leurs annexes alluviales. Il apprécie tous les cours d’eau aux faciès lentiques qui alternent les plats et les mouilles de profondeurs faibles à moyennes. La productivité biologique des milieux conditionne aussi fortement la densité des populations en place, ainsi les cours d’eau de tête de bassins aux eaux vives et fraîches sont évités. On le rencontre en conséquence sur presque toutes les rivières de la région, à l’exception des tronçons torrentiels. L’espèce est par ailleurs très bien représentée en Rhône-Alpes dans les régions d’étangs (Dombes, Forez, Bresse, Chambaran…) ou à proximité des lacs alpins (Bourget, Annecy, Aiguebelette, Léman).

Groupe estival de murin de Daubenton

Evolution des connaissances et des effectifs en Rhône-Alpes

A l’instar de la plupart des espèces, c’est à partir de 1998 que s’amplifie la collecte de données de manière notable. Cet état de fait s’explique notamment par l’augmentation significative du nombre d’observateurs et la mise en place de programmes d’inventaires ciblés sur les ponts (Opération « 1000 ponts en Rhône-Alpes »). Le développement des techniques acoustiques et la systématisation de la capture au filet lors des inventaires ont permis d’accroître sensiblement le volume d’informations relatif à cette espèce. Ainsi, 96% des citations de l’espèce sont postérieures à 1990. Un certain nombre de biais influence néanmoins l’échantillonnage régional et est à prendre en considération lors de l’interprétation de ces données. Il s’agit particulièrement du penchant de bon nombre de chiroptérologues à tendre leurs filets sur les cours d’eau, milieu de prédilection de cette espèce.

A l’image de l’ensemble des espèces communes ou à large distribution, l’estimation des effectifs de murin de Daubenton est délicate voire impossible. Les connaissances parcellaires de pans entiers de son écologie, notamment son caractère arboricole ou la méconnaissance de ses gîtes hivernaux, entravent toute interprétation ou évaluation relatives aux effectifs régionaux.

Dire que le murin de Daubenton est une espèce abondante relève de l’évidence. Des populations significatives sont observées sur tout le réseau hydrographique rhônalpin et leur niveau d’abondance s’accroît proportionnellement avec la taille des cours d’eau, leur niveau trophique ou leur faciès. Les observations régionales semblent étayer cet « axiome » au regard des quelques colonies connues. La plus importante colonie de reproduction actuellement identifiée en Rhône-Alpes est installée sous un pont sur la Leysse à quelques kilomètres du lac du Bourget. Elle rassemble 150 à 275 individus. En outre, un groupe de plus d’un millier d’individus est connu de nos collègues Genevois sur la commune frontalière de Genthod tout près du Léman. Des regroupements de l’ordre de la centaine d’individus sont également notés à proximité des rivières Ardèche, Ain, Isère, Giffre ou encore sur le Haut-Rhône.

L’état actuel de nos connaissances, tant par son aspect fragmentaire que par le manque de recul, ne nous permet de dégager aucune tendance relative à l’évolution des populations du murin de Daubenton en Rhône-Alpes.

Acquisition des données en Rhône-Alpes

Autant en quantité qu’en qualité, les connaissances sur le murin de Daubenton sont très inégalement réparties sur la région. A titre d’exemple, les trois départements de l’Ain, de l’Ardèche et de la Drôme cumulent environ la moitié des informations relatives à cette espèce. Les lots de données disponibles par département s’expliquent notamment par l’ancienneté des observateurs sur le territoire, leur nombre ou par leur approche des milieux prospectés. De plus, les spécificités propres à chaque département (nombre de ponts favorables, densité des milieux souterrains…) influencent notoirement la collecte de donnée.

A l’échelle de la région, les prospections menées sur les secteurs les moins connus ont permis de faire progresser la connaissance de la distribution effective de l’espèce. On note ainsi un gain de 193 mailles depuis 2001, soit une progression qui permet d’atteindre 69,4 % de couverture relative de la région (377 mailles sur 519). Les départements de la Loire, de l’Ain, de la Haute-Savoie et de la Drôme sont ceux pour lesquels la connaissance a progressé le plus significativement depuis 2001.

Les techniques utilisées conditionnent bien entendu les périodes d’observation. On comprendra ainsi que les départements où la capture au filet et la détection acoustique sont activement mises en œuvre rassemblent surtout des données en dehors de la période hivernale. Globalement, pour cette espèce facilement observable, 47 % des observations concernent des individus vus au gîte. La capture au filet représente 24 % du total des données et la détection acoustique 28 %. On notera que 23 % des observations totales concernent des animaux vus sous des ponts.

Phénologie d’observation en Rhône-Alpes

Contrôle d'un gîte de murin de Daubenton

Si l’on considère les quatre grandes périodes au cours de l’année, l’ensemble des observations se répartit pour : 16 % en période hivernale, 49 % en période estivale, presque 10 % lors du transit printanier et 24 % lors du transit automnal. Les périodes de transit fournissent peu de données (un tiers), traduisant plus un manque d’effort de prospection que de réelles difficultés à détecter l’espèce.

Les dates moyennes de mise-bas se situent dans la deuxième quinzaine du mois de juin et les premiers jeunes prennent leur envol dès le début du mois de juillet. Une date record mentionne cependant un juvénile volant dès le 22 juin.

Pour l’ensemble des gîtes, on ne dispose que de peu d’informations précises sur la phénologie de leur occupation. Cependant, le suivi au cours d’une année de deux ponts ferroviaires dans la Drôme a permis de mettre en évidence que des murins de Daubenton fréquentaient ces ouvrages (corniche) entre la fin du mois de mars et le mois d’octobre. Les effectifs maxima ont été observés au cours du mois de juin (56 individus) et la reproduction est notée.

Le comportement d’essaimage a été constaté sur au moins 11 sites cavernicoles dont quatre sont situés dans l’Ain (Bugey, chaîne du Jura). Dans le département du Rhône, l’un de ces sites est régulièrement suivi et les effectifs de murin de Daubenton placent l’espèce au quatrième rang en terme d’abondance.

L’espèce a été très peu baguée en Rhône-Alpes, probablement en raison des difficultés à la trouver dans ses gîtes. A l’heure actuelle, nous ne disposons que d’une seule donnée concernant un individu porteur d’une bague française retrouvé à La Ravoire (Savoie), sans savoir où la bague a été posée.

Gîtes utilisés par l’espèce en Rhône-Alpes

Murin de Daubenton à la sortie de son gîte

Pour l’ensemble de la région, nous disposons à l’heure actuelle de 3296 données pour lesquelles on dénombre 570 gîtes où l’espèce a été observée.

Les deux types de gîtes les plus représentés sont les ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs…) pour 59,5 % et les gîtes hypogés (grottes, mines, carrières…) pour 34 % du total des gîtes recensés. On précisera à ce sujet que sur 3069 ouvrages d’art contrôlés sur la région, 410 sont occupés par un ou plusieurs murins de Daubenton.

Les mentions de l’espèce dans le bâti sont nettement moins nombreuses et ne représentent que 1,7 % des données. Le potentiel offert par les milieux rupestres est particulièrement important sur la région mais, hormis quelques données ponctuelles, les connaissances concernant les gîtes dans ce domaine sont encore rares. On note toutefois la présence de quelques groupes estivaux de murins de Daubenton dans diverses anfractuosités de falaises des gorges des rivières Beaume, Ardèche, Vernaison ou du Rhône. La présence d’individus ou de colonies dans des gîtes arboricoles est mentionnée dans la littérature mais aucune donnée n’est rapportée en Rhône-Alpes, probablement par manque de recherches ciblées. A titre d’exemple, sur le canton de Genève, le CCO estime que la totalité des colonies de parturition est arboricole et les populations peuvent être localement abondantes. Ainsi, un parc urbain accueille une population d’environ 1200 individus répartis dans différents arbres. Trois femelles équipées d’émetteurs utilisaient chacune un arbre différent (platane, marronnier et charme).

En période estivale, les ouvrages d’art sont les gîtes occupés majoritairement par le murin de Daubenton et ce sont eux qui hébergent l’essentiel des colonies de parturition actuellement connues en Rhône-Alpes. L’occupation des gîtes cavernicoles reste importante mais essentiellement par des individus isolés ou des groupes de faible taille. Des groupes de parturition de l’ordre de 100 à 200 individus sont exceptionnels et sont connus dans trois cavités de la région (une grotte, une mine et une carrière souterraine). L’utilisation de gîtes dans le bâti est régulière mais les individus observés, là encore de manière isolée ou en petit nombre, occupent essentiellement des caves, des passages voûtés en pierres et jamais les combles. Aucune colonie de mise-bas n’a été notée à ce jour dans le bâti.

Sur les 570 gîtes recensés, seuls 48 sont des colonies de reproduction alors que des femelles gestantes ou allaitantes et des jeunes volants ont été capturés sur toute la région. La majorité des colonies de reproduction est donc méconnue.

En période hivernale, les observations concernent principalement des individus isolés, encastrés dans des concrétions ou blottis dans divers petits orifices. Les gîtes connus sont essentiellement souterrains mais, occasionnellement, on observe l’espèce dans quelques ouvrages d’arts. Une seule donnée se rapporte à une observation dans le bâti avec un individu encastré dans un disjointement de mur en pierre dans la Drôme. Les effectifs recensés sont pour l’essentiel compris entre un et trois individus (85 % du total des gîtes hivernaux) avec toutefois trois gîtes d’exception (deux mines dans le Rhône et un tunnel dans la Loire) qui abritent régulièrement plus d’une dizaine d’individus avec un maximum relevé de 32 en février 2002 dans le tunnel de la Loire. Les observations hivernales au gîte sont donc très parcellaires au regard des mentions et des effectifs recensés en période d’activité de l’espèce. Le murin de Daubenton est aussi connu pour passer l’hiver dans des arbres, ce qui pourrait expliquer la très faible proportion d’individus observés.

En période de transit, qu’il soit printanier ou automnal, les mentions du murin de Daubenton révèlent le même type de schéma dans l’occupation des gîtes avec majoritairement des ouvrages d’art et des gîtes hypogés.

Habitats exploités en phase d’activité en Rhône-Alpes

Aucune étude télémétrique n’ayant été conduite sur l’espèce en Rhône-Alpes, les données dont nous disposons sur les habitats de chasse proviennent de captures au filet et d’inventaires réalisés au détecteur d’ultrasons.

En excluant les données collectées dans les cavités, l’essentiel des murins de Daubenton capturés l’a été sur des rivières, traduisant ainsi la forte propension de cette espèce à chasser sur l’eau. Ce comportement est en adéquation avec ce qui est connu dans la bibliographie. En outre, de nombreuses observations viennent étayer ces informations : des murins de Daubenton, parfois nombreux, peuvent être observés certains soirs sur des plans d’eau à la tombée de la nuit. Des contacts acoustiques ont permis de mettre en évidence des comportements de chasse de l’espèce sur des sites déconnectés des cours d’eau comme des mares d’altitude entre 900 et 1874 mètres d’altitude (Vercors, Tanargue, Vanoise…).

La forêt semble également constituer un autre milieu régulièrement exploité et ce jusqu’à des altitudes parfois importantes (1500 mètres).

Les femelles sont capturées moins fréquemment que les mâles sans que nous puissions l’expliquer. Celles-ci semblent plus rares au-dessus de 500 mètres d’altitude, ce qui pourrait s’expliquer par l’installation préférentielle des colonies de parturition à basse altitude.

Attention au murin de Capaccini !

Portrait d'un murin de Daubenton

À l’exception de quelques mentions ponctuelles en Drôme, le département de l’Ardèche est actuellement le seul de la région où l’on note sur un même territoire la présence du murin de Daubenton et celle du murin de Capaccini. Ces deux espèces, pour lesquelles les exigences écologiques nous semblent proches, peuvent ainsi être observées simultanément en chasse sur un même plan d’eau. Les niches écologiques qu’elles occupent sont-elles différentes, notamment vis-à-vis de la ressource trophique, ou la richesse des milieux méditerranéens permet-elle une exploitation conjointe des deux espèces sans phénomène de compétition ? Ces hypothèses pourraient être confirmées à l’avenir par l’analyse fine de leurs régimes alimentaires. Une chose est néanmoins certaine, les deux espèces ne partagent pas les mêmes gîtes. Les sites de syntopie pourraient d’ailleurs s’étendre si la tendance évolutive favorable qui semble être observée pour le murin de Capaccini se confirme dans les années à venir. Attention donc aux captures de murins à grands pieds et aux uropatagium velus dans le sud de la région !

Menaces pesant sur l’espèce en Rhône-Alpes

Compte-tenu d’une présence régulière de l’espèce (et pour une part non négligeable de sa population) dans les gîtes offerts par les innombrables ouvrages d’art de la région, les opérations d’entretien et de restauration de ces derniers peuvent constituer une réelle menace. La généralisation d’une expertise préalable aux travaux pourrait éviter de condamner maladroitement les gîtes utilisés ou potentiellement favorables.

Bien que difficile à évaluer, l’exploitation forestière (coupe d’arbres gîtes) notamment des forêts rivulaires ainsi que les opérations de sécurisation des falaises (purges d’écailles) ne doivent pas être sans impact pour l’espèce. Les menaces relatives au dérangement dans les gîtes cavernicoles restent une problématique commune à l’ensemble des espèces de Chiroptères.

D’une manière générale et pour l’ensemble de la région, il semble peu probable que le murin de Daubenton, espèce qui semble peu exigeante, ait à souffrir de menaces pesant sur ses habitats de chasse ou sa ressource en nourriture. L’eutrophisation de certains cours d’eau et donc la dégradation de leur qualité semble avoir pour conséquence une augmentation de la ressource alimentaire favorable à l’espèce, même si les pollutions peuvent conduire à la contamination des chaines trophiques et ainsi s’avérer dommageable pour l’espèce à long terme.

Protection de l’espèce en Rhône-Alpes

Murin de Daubenton en léthargie

L’effort de protection des gîtes à chiroptères ayant été jusqu’alors principalement orienté vers les cavités souterraines, peu de gîtes du murin de Daubenton ont été concernés. Cependant, deux grottes de l’Ain qui abritent des groupes de parturition ont été mises en tranquillité. Parmi l’ensemble des cavités de la région bénéficiant de mesures de protection, certaines sont toutefois fréquentées par quelques individus isolés en période de transit ou hivernale (RNR de la galerie du Pont des Pierres, RNR de la mine du Verdy, grottes de la RNN des Gorges de l’Ardèche ou des Hauts de Chartreuse…).

La protection des nombreux gîtes connus dans les ouvrages d’art reste précaire et repose essentiellement sur l’information des personnels gestionnaires. A cette fin, des formations techniques ont été proposées, notamment à la DIR Centre-Est et aux Conseils Généraux.

Bien que très peu connus en Rhône-Alpes, les arbres-gîtes, notamment le long des cours d’eau, sont quasiment exempts de mesures de protection. Par défaut, on peut cependant considérer que les aires protégées riveraines (Réserves naturelles alluviales, domaines du Conservatoire du littoral…) assurent une certaine protection des arbres-gîtes favorables.

De tels outils réglementaires garantissent également la pérennité des milieux de chasse nécessaires à l’espèce. Les grandes réserves alluviales de Rhône-Alpes (Ile de la Platière, Ramières du Val de Drôme, Delta de la Dranse, Gorges de l’Ardèche, RNN du Haut-Rhône français…) répondent ainsi à cet objectif. Par ailleurs, l’ensemble des démarches d’amélioration de la qualité des eaux de surface (contrats de rivière ou de lac, SAGE…) va concourir à assurer une ressource trophique abondante et saine, favorable aux populations régionales de l’espèce.

Par conséquent, le réseau rhônalpin des aires protégées contribue de manière fragmentaire à la préservation des populations de murin de Daubenton et de leurs habitats. Le réseau Natura 2000 recouvre quant à lui une part importante des habitats de l’espèce en Rhône-Alpes. L’application de mesures de conservation à travers les outils disponibles (chartes ou contrats Natura 2000…) devrait garantir un bon état de conservation des gîtes et terrains de chasse nécessaires à l’espèce. La Trame Verte et Bleue et sa déclinaison régionale dans le SRCE constituent également une démarche territoriale qui répondra de manière complémentaire aux enjeux de conservation de cette espèce.

Variations de couleurs

Le murin de Daubenton fait partie des espèces de chauves-souris faciles à observer, notamment du fait de sa fréquentation assidue des ponts. Avec un peu d’expérience et de bonnes conditions d’observation, l’espèce reste relativement facile à déterminer. Son aspect général et sa coloration permettent notamment de le distinguer des autres murins. Le museau rosâtre, des oreilles courtes et brunes, un pelage dorsal brun foncé et une face ventrale « blanc sale » font partie des critères généraux et couramment observés.

Les variations de coloration sont fréquentes au sein du genre Myotis, le murin de Daubenton n’échappe pas à cet état de fait. Il existe quelques individus au pelage atypique « doré ». Des captures de murins au pelage « cuivre » voire presque orangé, ont en effet été réalisées à quelques rares reprises seulement.

Des individus peuvent également présenter des parties de peau sombres ainsi qu’une robe contrastée et un poil dorsal brun clair. Ces spécimens évoquent singulièrement le murin de Brandt, espèce dont la détermination est délicate.

Murin de Daubenton en vol © Y.Peyrard

Lacunes identifiées et actions à engager

En dépit de sa large distribution et de son abondance relative, cette espèce fait l’objet de lacunes de connaissances notamment en ce qui concerne ses effectifs régionaux et ses gîtes de parturition ou d’hivernage.

Des campagnes d’information et de sensibilisation ont été conduites en région et au niveau national, néanmoins, la mise en place d’une expertise préalable aux chantiers d’entretien et de restauration des ouvrages d’art n’est pas encore acquise en Rhône-Alpes. Cette expertise permettrait pourtant de formuler des recommandations souvent peu contraignantes à mettre en œuvre. Elle pourrait éviter notamment le rejointoiement total des vieux ponts en pierre, cause de disparition de gîtes favorables et de destruction de toute la faune associée.

Un effort d’information et de sensibilisation des organismes gestionnaires des cours d’eau (techniciens de rivière, entreprises réalisant les travaux…) semble indispensable pour garantir la pérennité des milieux favorables.

Des actions ciblées à destination des élagueurs et des bûcherons permettraient d’augmenter les connaissances sur l’utilisation des arbres en tant que gîte au cours de l’année. A titre d’exemple, en Suisse, de très nombreuses informations parviennent aux chiroptérologues grâce aux élagueurs.