• Pipistrelle commune
    Pipistrellus pipistrellus Schreber, 1774
Pipistrelle à la sortie de son gîte © Y. Peyrard

Quelques données chiffrées



Nombre total de gîtes et périodes d'occupation


Première mention en Rhône-Alpes

En 1917, plusieurs cadavres sont collectés en Haute-Savoie à la grotte de Seillon (collection Muséum d’histoire naturelle de Genève). Robert Hainard observe un individu vivant le 20 avril 1958, dans un gouffre de la commune de Thoiry, dans l’Ain.

Nota : La séparation de son espèce jumelle, la pipistrelle pygmée (in Sattler et al., 2007), datant des années 2000, la majorité des données antérieures à cette date correspond au groupe d’espèces Pipistrellus pipistrellus / Pipistrellus pygmaeus.

Distribution actuelle

État des connaissances sur la répartition de la pipistrelle commune

La pipistrelle commune est considérée comme la chauve-souris la plus fréquente en Europe centrale, présente sur l’ensemble du territoire eurasiatique, et largement distribuée en Europe de l’Ouest, au Nord du Maghreb jusqu’au Proche-Orient et dans le Caucase.

À l’échelle régionale, l’espèce est très commune sur l’ensemble des départements, dans les basses vallées jusqu’en moyenne montagne (près de 82 % des données enregistrées à une altitude inférieure à 1000 mètres). La pipistrelle commune montre une préférence pour les zones de plaine et évite les secteurs de haute montagne. Néanmoins, cette espèce est fréquemment signalée entre 1000 et 1750 mètres (1289 observations notamment dans les Bauges, la Maurienne et le Vercors). Elle se rencontre rarement au-delà de ces altitudes mais a cependant été enregistrée au-delà de 2500 mètres (15 données au dessus de 2000 mètres) !

La pipistrelle commune est une espèce typiquement ubiquiste, utilisant une importante diversité d’habitats pour la recherche de son alimentation et de ses gîtes. Elle fréquente, avec sa cousine la pipistrelle de Kuhl, les zones urbaines telles que les grandes villes (Arthur & Lemaire, 2009). En milieu naturel, bien que l’espèce semble être inféodée aux habitats forestiers liés à la présence de milieux aquatiques (Dietz et al., 2009), elle est toutefois contactée au sein de divers types d’habitats ouverts, semi-ouverts ou fermés.

Portrait de pipistrelle commune

Evolution des connaissances et des effectifs en Rhône-Alpes

L’analyse de l’évolution des connaissances reste délicate en raison de la confusion antérieure possible entre la pipistrelle commune et de la pipistrelle pygmée. Leur distribution ainsi que leur statut respectif n’était toujours pas exactement clarifié en 2005 (Simmons, 2005). Ainsi, les données enregistrées après les années 2000 peuvent être considérées comme valides, mais les observations antérieures peuvent être potentiellement erronées. L’interprétation des données a donc été faite en fonction de ces éventuelles confusions.

Les données estivales concernant les gîtes et les individus volants (par détection acoustique) ont presque triplé après 2001, sur l’ensemble des départements, et notamment dans la Loire, l’Ain, l’Ardèche et la Haute-Savoie. Hormis les colonies regroupant plus d’une dizaine d’individus, cette espèce, en raison de sa faible taille, reste discrète dans les gites qu’elle occupe (étroites fissures). Les techniques d’inventaires par détection acoustique ont cependant permis d’identifier précisément cette espèce, augmentant ainsi, de manière significative, les données concernant la pipistrelle commune dès 1997. Par ailleurs, en raison de l’abondance relative de cette chauve-souris, chaque nouvelle nuit de recherche au détecteur d’ultrasons permet généralement d’obtenir une nouvelle donnée régionale pour cette espèce, quel que soit l’habitat prospecté.

La pipistrelle commune est largement distribuée en Rhône-Alpes, sur l’ensemble des domaines biogéographiques de la région. Néanmoins, la difficulté d’observation de cette espèce, aussi bien dans ses refuges arboricoles ou bâtis que dans ses gîtes de parturition, explique la difficulté à estimer précisément son effectif régional. Dans les gîtes de reproduction suivis, on note une tendance à l’augmentation des effectifs (sauf pour le département de l’Ain). Le nombre de colonies connues a aussi augmenté sur l’ensemble de la région.

L’état actuel de nos connaissances ne nous permet pas d’estimer la tendance générale des effectifs de la pipistrelle commune au niveau régional.

Acquisition des données en Rhône-Alpes

Les pipistrelles communes sont souvent les premières chauves-souris contactées à la tombée de la nuit

Au cours de la période considérée (2001-2012) les données estivales progressent considérablement avec 164 % d’augmentation, couvrant près de 82 % des mailles de Rhône-Alpes. Cela reflète un comportement de plus grande prudence des observateurs dans leurs déterminations hivernales d’individus encastrés dans une fissure, accroissant ainsi le nombre de pipistrelles « indéterminées » dans la base de données. En revanche, en période d’activité, la démocratisation de l’usage des détecteurs d’ultrasons et le plus grand nombre d’observateurs ont contribué à une augmentation considérable des données de cette espèce, omniprésente sur le territoire. On peut penser que la carte des données estivales illustre ainsi, au premier « coup d’œil », les lacunes générales de prospection en Rhône-Alpes, notamment visibles en Savoie ou dans la Loire.

Sur l’ensemble des données, la majorité provient de détermination au détecteur d’ultrasons en périodes estivale ou de transit (76 %). En 2012, un record de 1025 contacts a ainsi été réalisé sur la région, alors que les captures n’ont représentées que 106 données. Les données hivernales sont très minoritaires (6,3 % du total) et ne concernent que peu de sites (principalement les cavités naturelles).

Les captures au filet révèlent une bonne corrélation entre l’activité des deux sexes et la saison. Ainsi, une majorité des captures printanières et estivales (période de parturition) concernent les femelles, alors que les mâles sont prépondérants en automne, saison du rut.

La base de données comporte 1170 observations de pipistrelles « indéterminées » (dont 84 % par identification visuelle). Ces données qui représentent un cinquième des observations du groupe « pipistrelle commune / pipistrelle pygmée » (avant séparation des deux espèces) concernent sans doute pour une grande part la pipistrelle commune.

Phénologie d’observation en Rhône-Alpes

Seulement 1 % des données de pipistrelle commune a été enregistré en hiver, alors que 30 % des pipistrelles « indéterminées » sont observés à cette période. Seul 9 % des données concernent le transit printanier contre 26 % pour le transit automnal, résultat à mettre en lien avec un effort de prospection plus important lors de cette dernière période. La majorité des observations (64 %) est donc réalisée en été, avec une part prépondérante due à l’utilisation des détecteurs d’ultrasons.

Des individus volants sont exceptionnellement détectés même en hiver lors de périodes plus clémentes, notamment dans le sud de la région. Il semble que l’hivernage cesse dès la fin du mois de mars mais les chiroptérologues ne sont pas forcément sur le terrain pour détecter les premiers mouvements qui pourraient se produire avant. La phase d’activité est pleinement établie entre la fin avril et la fin octobre, avec des sorties plus sporadiques en novembre.

La capture d’un jeune de l’année a été enregistrée au cours de la seconde décade du mois de juin, montrant ainsi la possibilité de naissances précoces au cours du mois de mai. Il peut cependant y avoir une grande variation de la date des mises-bas avec le facteur altitudinal (et latitudinal), étroitement lié à la température ambiante, qui conditionne la disponibilité de la ressource alimentaire et l’activité des individus.

La pipistrelle commune est réputée « peu vagabonde » (Arthur & Lemaire, 2009), avec des déplacements inférieurs à 20 kilomètres entre les gîtes estivaux et hivernaux, mais aucun suivi télémétrique d’individu ne permet de confirmer cette assertion en Rhône-Alpes.

Le mystère acoustique de la pipistrelle 50 !

L’Ardèche, territoire remarquable où le murin de Daubenton côtoie son cousin de Capaccini, reste l‘épicentre d’une découverte marquant le monde des passionnés de détection acoustique. La pipistrelle commune émet généralement sur un large intervalle compris entre 42 et 51 kHz (plus généralement de 45 à 48 kHz). Le minioptère de Schreibers, émettant entre 50 et 53 kHz, est en recouvrement acoustique avec cette espèce. L’analyse des sons, enregistrés lors d’une sortie ardéchoise, a mis en déroute les identificateurs acoustiques les plus chevronnés… une nouvelle espèce était née : la fameuse pipistrelle 50 (P 50) !

Nota simplifiée pour les néophytes : cette espèce n’existe pas physiquement mais cette terminologie permet de classer les inclassables, i.e. le groupe « pipistrelle commune vs minioptère » lorsque la fréquence enregistrée sur le terrain avoisine 50-51 kHz. L’hybridation entre la pipistrelle commune et la pipistrelle pygmée constitue l’une des hypothèses qui permettrait d’expliquer ces individus atypiques au niveau de leurs émissions acoustiques.

Gîtes utilisés par l’espèce en Rhône-Alpes

Ce gîte artificiel accueille jusqu'à une quarantaine de pipistrelles !

La majorité des gîtes accueillant la pipistrelle commune est localisée entre 100 et 1000 mètres d’altitude. Néanmoins quelques gîtes ont été identifiés plus en altitude, aussi bien en périodes estivale qu’hivernale (1500 mètres dans le Vercors, 1320 mètres dans l’Ain et 1280 mètres en Maurienne). La colonie de reproduction la plus haute connue est située en Isère, dans le Vercors à 1210 mètres d’altitude.

Le faible nombre de données concernant l’espèce en hiver permet quand même de comptabiliser 28 sites d’hibernation. Ce chiffre est à mettre en parallèle avec les 142 gîtes occupés en cette saison par les pipistrelles « indéterminées ». On retrouve les pipistrelles communes autant dans des bâtiments et ponts que dans des sites hypogés, tels que les grottes, les mines ou les ouvrages militaires. Aucune observation en gîte arboricole n’est enregistrée dans la base de données, bien que la présence de cette espèce soit avérée dans ce type de refuge (Fauvel, 2012). Mais la difficulté à prospecter ce type de gîte reste une limite à la connaissance.

Lors des périodes de transit, une gamme de gîtes plus importante est inventoriée avec toujours une prépondérance pour ceux situés en milieu bâti. S’y ajoutent les individus découverts dans des tas de bois, des gîtes artificiels à chauves-souris, des fissures en falaise… Même en milieu bâti, les mentions dans les conduits de cheminée, les caves ou les remises se cumulent aux plus classiques observations sous la couverture des toits, dans les combles, derrière les volets ou le bardage, occupés préférentiellement par les colonies de parturition.

L’identification spécifique de la pipistrelle commune dans ses gîtes est nettement plus précise en période de parturition, en comparaison aux autres phases de son cycle biologique. Les colonies de mise-bas identifiées sont au nombre de 67, occupant uniquement des gîtes épigés. En parallèle, 237 gîtes estivaux concernent des colonies de pipistrelles « indéterminées ».

La colonie la plus importante connue actuellement est située en Haute-Savoie et rassemble 250 individus adultes, alors qu’une donnée plus ancienne attestait d’une colonie de 350 pipistrelles dans le département de l’Ain. Pour le groupe des pipistrelles « indéterminées », une colonie de 250 individus est également notée dans la Drôme.

L’évolution de la connaissance en Rhône-Alpes est positive, même si aucun effort particulier en direction de l’espèce n’a été entrepris à ce jour.

Habitats exploités en phase d’activité en Rhône-Alpes

Aucune étude télémétrique n’a été menée sur la pipistrelle commune dans la région. Les données exploitées pour l’interprétation des habitats de chasse proviennent de captures au filet et de prospections réalisées au détecteur d’ultrasons.

La pipistrelle commune est l’espèce possédant le plus grand spectre écologique en termes de territoire de chasse. Sous réserve de la disponibilité trophique, elle fréquente une multitude d’habitats variés, du plus anthropisé (lampadaire au cœur des villes) au plus « sauvage » (hêtraies d’altitude…). En effet, son caractère ubiquiste lui permet de chasser aussi bien dans les zones urbaines que dans tous types de milieux naturels ouverts (cultures, prairies, marais, friches, mares, étangs), semi-ouverts (landes, fourrés), fermés (forêts de feuillus ou de résineux, vergers, allées forestières) et à l’interface de tous ces milieux. Son exigence concernant le territoire de chasse est faible, lui valant généralement la première place sur les espèces contactées au détecteur d’ultrasons, lors d’inventaires nocturnes.

La littérature cite fréquemment que la pipistrelle commune a une préférence pour les zones humides et les milieux aquatiques, habitats fortement producteurs de proies entomologiques, très utilisés par les femelles gestantes et allaitantes (Swift, 1985). En Rhône-Alpes, ces milieux offrent des territoires de chasse remarquables pour cette espèce (Dombes, rivières de l’Ardèche et de l’Isère, fleuve Rhône…).

En transit, la pipistrelle commune se déplace au-dessus des canopées ou le long des lisères forestières. La présence de linéaires boisés représente d’ailleurs un facteur d’influence de son itinéraire de vol vers son gîte de prédilection (90 % des gîtes privilégiés restent connectés à un corridor boisé selon Jenkins (1998)).

L’échantillonnage des captures au filet présente globalement un peu plus de captures de femelles que de mâles. Il n’existe aucune différence significative de sex-ratio selon les altitudes prospectées.

Dernière minute !

Dans le cadre de prospections réalisées en juin 2013, une colonie a été localisée dans les gorges de la Loire en amont de Roanne, puis dénombrée. 535 individus (que des adultes) sont sortis du bâtiment ! Les enregistrements réalisés lors du comptage semblent indiquer qu’il ne s’agit que de pipistrelles communes… Il s’agit, à l’heure actuelle, de la plus importante colonie de la région ! Il est possible que d’autres espèces se cachent au milieu, l’avenir devrait nous le dire.

Menaces pesant sur l’espèce en Rhône-Alpes

La totalité des gîtes de parturition connus en Rhône-Alpes est de nature anthropique, et donc sujet à menace de dérangement ou de destruction. Ceci est d’autant plus vrai que les pipistrelles communes groupées en colonie de parturition ne sont pas de nature discrète. Dès le printemps, une majorité des appels « SOS chauve-souris » concerne cette espèce pour la gêne qu’elle peut occasionner, tant par ses cris sociaux émis au gîte que par les grains de guano dispersés sur le sol ou le mur des habitations mais aussi et plus rarement pour l’odeur du guano et de l’urine. Des solutions de cohabitation sont souvent trouvées lorsqu’une sensibilisation et des conseils sont apportés. Toutefois il est probable qu’un certain nombre de colonies de pipistrelles sont délogées, voire détruites par des propriétaires inquiets.

Les gîtes forestiers, bien qu’avérés dans la littérature (Fauvel, 2012), sont actuellement inconnus en Rhône-Alpes car difficiles à détecter (derrière une écorce décollée, dans une carie ou une fissure). Les menaces, en milieu forestier sont les plus fortes dans les massifs où la gestion pratiquée privilégie l’éradication des vieux arbres favorables aux gîtes arboricoles.

Les terrains de chasse sont très nombreux et diversifiés pour la pipistrelle commune, et la ressource en nourriture semble presque sans limite. Une étude (Arlettaz, 1999) atteste même d’une possible compétition trophique en défaveur du petit rhinolophe. Elle doit cependant pâtir, au même titre que les autres espèces, de l’utilisation abusive des pesticides et d’une certaine banalisation des milieux, mais sa grande plasticité lui permet sans doute de toujours trouver de nouveaux terrains de chasse. La généralisation des lampadaires urbains serait même à la source de sa prédominance dans les cortèges chiroptérologiques.

L’Ardèche et la Drôme concentrent l’ensemble des installations éoliennes de la région avec respectivement 50 et 60 machines. Celles-ci ont probablement un impact sur les populations de pipistrelles communes locales mais affectent peu cette espèce au niveau régional, leur transit saisonnier étant restreint. Certaines éoliennes peuvent s’avérer plus létales que d’autres selon leur situation géographique et leur mode de fonctionnement. Des études ont montré qu’un bridage des engins pour des vitesses de vent inférieures à 7 m/s et un arrêt des éclairages des parcs éoliens réduisait considérablement la mortalité induite (Baerwald et al., 2008).

De même que pour la majorité des espèces, les trafics routier et ferroviaire peuvent être une source importante de mortalité.

Cependant, même en l’absence d’étude démographique précise, on peut affirmer que la pipistrelle commune, par sa plasticité vis-à-vis des milieux et des gîtes dans une région très anthropisée, est une espèce peu menacée.

La pollution lumineuse ne semble pas gêner la pipistrelle commune

Qui se cache derrière cette jolie boule de poils ?

Les chats domestiques représentent une population approximative de 11 millions de dangereux prédateurs, s’attaquant aux oiseaux, aux reptiles et… aux chauves-souris, dont l’une des premières victimes est représentée par la pipistrelle commune. Qu’ils soient patauds ou habiles, les félins domestiques nourris aux croquettes constituent une réelle menace pour les pipistrelles, aussi agiles soient-elles. C’est ainsi que des colonies sont détruites par des chats qui attendent l’heure de sortie des pipistrelles pour leur asséner le coup de patte fatal.

À l’occasion d’un comité de pilotage Natura 2000, un gestionnaire a préconisé une opération de lutte contre les chats pour préserver la biodiversité du site…

Protection de l’espèce en Rhône-Alpes

La pipistrelle commune utilise grandement les gîtes localisés dans le bâti, moins souvent les gouffres et les cavités naturelles. Les colonies les plus importantes (supérieures à 100 individus) sont observées dans des gîtes artificiels comme les combles, les greniers, les volets et les ponts, milieux anthropisés peu favorables à la création d’une réserve naturelle ou d’un espace protégé ! La mise en place des « Refuges pour les chauves-souris » permettra probablement de constituer un réseau de gîtes en milieu bâti pérenne pour cette espèce.

La présence ponctuelle de pipistrelles communes dans certains espaces protégés, notamment les réserves naturelles ou les parcs nationaux, est avérée mais ne contribue pas de manière significative à la conservation de l’espèce (aucune colonie de parturition majeure connue).

Comme pour l’ensemble des chauves-souris, fidèles à leurs axes de déplacements, l’article L.371-1 du Code de l’environnement pourrait (au titre de la trame verte et bleue), à long terme, conduire à une préservation des continuités écologiques favorables à l’état de conservation générale de l’espèce.

Pipistrelle commune en train de boire © Y.Peyrard

Lacunes identifiées et actions à engager

Au regard de son abondance régionale, et malgré sa faible dispersion au sein de son territoire vital, les effectifs restent impossibles à évaluer. Cette absence de quantification est l’une des lacunes les plus importantes au sujet de cette espèce. Il en est de même pour la localisation des gîtes ainsi que les exigences écologiques précises de l’espèce en terme de sélection de ses gîtes d’hivernage.

Cette espèce, en raison de sa forte plasticité écologique, n’est pas considérée comme menacée à l’échelle de la région Rhône-Alpes. Néanmoins, certaines menaces pèsent sur ses populations locales, et des opérations ponctuelles peuvent ainsi être envisagées afin de ne pas nuire à son état de conservation actuellement favorable.

La restauration de vieux bâtiments peut constituer une source de perturbation notable pour la pipistrelle commune, notamment pour les colonies de parturition, en condamnant les divers accès au gîte. Par ailleurs, cette chauve-souris génère souvent un conflit de voisinage, avec ses hôtes d’accueil. Une information des propriétaires favoriserait une meilleure appropriation de cette chauve-souris permettant de mieux protéger les gîtes bâtis.

Concernant le bâti individuel, des actions de sensibilisation ciblées à destination des couvreurs, lors de la restauration des toitures pouvant être très néfastes à la tranquillité des colonies, seraient favorables à la conservation des individus et des gîtes utilisés.

La pose de gîtes à chauves-souris, lors de la création de nouveaux bâtiments, est favorable à l’installation d’individus en transit, voire de colonies. Cette opération semble judicieuse à mettre en œuvre pour cette espèce.