Quelques données chiffrées
Nombre total de données et types de contacts
Nombre total de gîtes et périodes d'occupation
Première mention en Rhône-Alpes
Un individu est collecté par l’abbé Schingl aux grottes de la Balme (Isère) en septembre 1877. Il est conservé en collection au Musée Muséum départemental des Hautes-Alpes.
Distribution actuelle
Le grand rhinolophe est présent de l’Europe de l’ouest jusqu’au Japon, entre le 30ème et le 50ème parallèle nord.
Présent sur la majeure partie du territoire français, il est connu dans tous les départements rhônalpins mais avec des abondances très variables. Sa répartition s’étend depuis le massif du Jura jusqu’à l’Ardèche méridionale en suivant les massifs préalpins, sur les secteurs de piémont. L’imposant massif alpin réduit les habitats favorables à l’espèce notamment en lien avec l’altitude. La lacune iséroise provient, très probablement, d’un manque de connaissances.
En Ardèche, il semble absent de la moitié nord-ouest du département, et ce, malgré de nombreuses prospections. L’altitude et la nature cristalline du substrat, en raison du peu de cavités existantes, pourraient expliquer son absence.
Les observations rhodaniennes sont probablement à mettre en relation avec la population bourguignonne. En effet, bien que cela reste à confirmer, le grand rhinolophe semble actuellement absent du plateau de la Dombes, d’où il aurait disparu depuis les années 1980.
Enfin, le grand rhinolophe est peu noté dans la Loire mais ce département est encore à prospecter de façon intensive (la première donnée estivale ne date que de juillet 2011). Il est possible qu’une population estivante voire reproductrice existe. En hiver, quelques individus sont observés dans des gîtes souterrains à la marge du département (Monts du Lyonnais, frange sud du massif du Pilat).
La répartition en Rhône-Alpes du grand rhinolophe est sensiblement la même en été et en hiver, même si le nombre de mailles occupées en période estivale est légèrement supérieur.
Les secteurs très fortement urbanisés (vallée du Rhône, agglomération Lyonnaise, Pays de Gex…) sont évités probablement en raison de leur faible connectivité (absence de haie, lisière…) et de l’importance de la pollution lumineuse.
Le grand rhinolophe évite les secteurs d’altitude : 97 % des données ont été collectés en dessous de 1000 mètres, et près de 90 % en dessous de 750 mètres. Cette espèce recherche les secteurs présentant des mosaïques de milieux connectés (haies, lisières forestières, ripisylve, etc.). L’offre en gîtes est également un facteur important (secteurs karstiques, bâtiments offrant des possibilités d’accès…).
Évolution des connaissances et des effectifs en Rhône-Alpes
Le grand rhinolophe est facilement visible dans ses gîtes, notamment en cavités. Cette caractéristique permet de disposer de citations régulières depuis les années 1940. D’ailleurs, un peu plus de 1700 individus ont été bagués entre les années 1944 et 1968 et 159 contrôles a posteriori sont consignés. Ces valeurs incluent les données en provenance d’autres régions concernant les grands rhinolophes bagués ou contrôlés en Rhône-Alpes (voir la partie sur la pratique historique du baguage). 97 % des données de baguage de grand rhinolophe ont été collectés entre les années 1949 et 1967 dont près de la moitié entre 1957 et 1959. Le dernier contrôle de bague a eu lieu le 13 mars 1978 à Montanges (Ain) et concerne un mâle bagué en octobre 1955 dans le Jura, soit 22 ans et demi plus tard.
A l’instar de toutes les espèces de chauves-souris, le nombre de données a augmenté de manière régulière à partir des années 1990. Il dépasse annuellement la barre de la centaine de données annuelles depuis 1998. Celle des deux cents a été franchie à son tour en 2007.
Les connaissances générales ont également progressé. Lors de la publication du précédent atlas (CORA, 2002), 14 gîtes de parturition* étaient connus. En 2013, 30 gîtes de ce type sont identifiés et n’incluent que partiellement ceux connus auparavant, en raison de l’abandon ou la disparition de quelques-uns. La majorité de ces nouvelles découvertes a été réalisée dans la Drôme, suite à une forte pression de prospection combinée à des suivis télémétriques de femelles.
Ainsi, sur l’ensemble des 30 gîtes de mise-bas connus en Rhône-Alpes, 3450 femelles adultes et jeunes sont recensés. Les effectifs les plus importants sont observés dans l’Ain et la Drôme où environ un millier d’individus est dénombré dans chacun des deux départements. Quelques centaines d’animaux en période de reproduction sont notés dans les départements de l’Isère, la Savoie et la Haute-Savoie. Ce dernier, malgré une faible pression de prospection sur les bâtiments, accueille une colonie majeure (un peu plus de 600 individus) située dans une église de l’ouest du département.
Aucune colonie de reproduction n’est mentionnée dans la Loire ni dans le Rhône, où les deux connues dans le passé ont disparu au cours des années 1970. En revanche, deux colonies de parturition ont été découvertes récemment en Ardèche, dont une en 2013 dans une grotte des gorges de l’Ardèche (donnée non cartographiée).
La période hivernale est celle qui fait l’objet des plus importants suivis de populations. Débutés dès 1972 dans l’Ain puis en 1985 dans le Rhône et en 1989 en Ardèche, ils permettent de constater que les populations ont des dynamiques différentes en fonction des secteurs. Le graphique ci-contre permet d’illustrer quelques exemples de l’Ain, l’Ardèche et la Savoie.
La population hivernale est estimée à 2000 individus, ce qui ne représente qu’un peu plus de la moitié des effectifs comptabilisés sur les colonies de parturition. Cette proportion masque de très fortes disparités départementales. A titre d’exemple, les effectifs dénombrés dans l’Ain sont sensiblement les mêmes entre l’hiver et l’été alors qu’en Ardèche, 495 individus sont dénombrés en hiver pour seulement 160 en période estivale. A l’inverse, en Drôme, 1200 individus sont connus en été contre 346 en hiver. Ces différences s’expliquent essentiellement par des niveaux de prospection variables. En effet, en Ardèche, peu de recherches de gîtes estivaux ont été conduites dans les secteurs favorables à l’espèce contrairement au département de la Drôme où, par ailleurs, il semble évident que certains gîtes hivernaux ne sont pas encore connus. Cependant, il est possible que les grands rhinolophes effectuent des déplacements importants entre les deux périodes, ce qui expliquerait les faibles effectifs dénombrés en Drôme. Cette hypothèse est étayée par certaines reprises de bagues (voir le paragraphe sur les gîtes).
Les populations de grand rhinolophe, au même titre que celles de nombreuses espèces de chauves-souris, se sont effondrées dans la seconde moitié du XXème siècle. Quelques preuves de colonies ayant disparu au cours de cette période dans différents départements de la région existent. C’est le cas, en Ardèche et dans la Drôme, de deux colonies d’un millier d’individus, connues respectivement en période hivernale et en période estivale dans les années 1950-1960 . Il en est de même pour deux colonies de parturition dans le Rhône. Dans l’Ain, une église en Dombes était occupée par une colonie mixte avec le murin à oreilles échancrées jusqu’au milieu des années 1980 mais la fermeture des accès aux combles a condamné le seul site de parturition alors connu en dehors du Bugey.
Les répartitions actuelle et passée restent toutefois sensiblement les mêmes.
Acquisition des données en Rhône-Alpes
Si le grand rhinolophe est facilement repérable dans ses gîtes, il est également doté d’un sonar très efficace qui, combiné à sa grande aisance en vol, le rend extrêmement difficile à capturer au filet. De plus, ses émissions d’ultrasons ne portent pas très loin, ce qui limite d’autant les probabilités de détection acoustique. Ces attributs expliquent pourquoi 85 % des données ont été collectées grâce à des observations visuelles, 10 % par la capture et seulement 2 % au détecteur d’ultrasons. Ces valeurs sont similaires dans tous les départements de la région. En outre, rare sur les terrains de chasse, la majorité des captures a été réalisée à l’entrée de cavités, secteur où les grands rhinolophes sont moins « attentifs » en raison de leur bonne connaissance de la topographie des lieux.
Phénologie d’observation en Rhône-Alpes
Tous les mois de l’année contribuent aux observations de l’espèce mais de manière plus importante en hiver. En effet, d’avril à septembre, entre 150 et 200 observations ont été faites mensuellement. D’octobre à mars, ce nombre dépasse les 250 pour atteindre pratiquement 800 au mois de février. Ce pic s’explique par les suivis hivernaux qui sont faits majoritairement au début de ce mois.
Les mises-bas ont généralement lieu de la mi-juin à début juillet et les premiers jeunes prennent leur envol aux environs de la mi-juillet. Les dates les plus précoces de mise-bas se situent autour du 5 juin.
Gîtes utilisés par l’espèce en Rhône-Alpes
En période hivernale, tous les gîtes connus dans la région sont des gîtes souterrains, naturels ou artificiels. Ils sont généralement fréquentés par des individus isolés ou par des petits groupes. Dans 53 % des cas, les cavités occupées n’accueillent qu’un ou deux individus. Certaines cavités du département de l’Ain présentent des effectifs importants (jusqu’à 280 individus). La température y est inférieure à celle des cavités du sud de la région et l’on peut observer des « grappes » de plusieurs dizaines d’individus (jusqu’à 140). Ce comportement est peu observé en Drôme et en Ardèche. La phénologie d’occupation des gîtes hivernaux est peu connue. Seul un site de l’Ain a été suivi depuis 1972 par des comptages mensuels. Les premiers individus arrivent à partir de la mi-septembre et les effectifs augmentent régulièrement pour culminer début février avant de diminuer progressivement. Ce gîte souterrain artificiel permettant un comptage exhaustif, les variations d’effectifs constatées en hiver démontrent la mobilité de certains individus à cette période. Cette activité hivernale est aussi mise en évidence via des enregistreurs automatiques d’ultrasons fonctionnant entre octobre et mai. Les derniers individus peuvent être observés jusqu’à la mi-avril, voire au début du mois de mai. Il s’agirait de mâles et/ou de femelles non reproductrices.
La majorité des colonies de parturition est installée dans des bâtiments (maisons, hangars, églises…). Les combles sont particulièrement appréciés. Le grand rhinolophe affectionne les bâtiments offrant une grande diversité de gîtes (grenier, cave, dépendance…) qu’il pourra utiliser au cours de la saison en fonction des conditions météorologiques. En outre, lors de la sortie du gîte à la tombée de la nuit, il est très fréquent que les rhinolophes aillent se poser quelques instants dans une autre partie du bâtiment ou d’un bâtiment voisin. Ainsi, sur un site de l’Ain, à leur sortie de l’église dans laquelle elles gîtent, les femelles font presque toutes une étape dans un grenier voisin !
De très rares colonies de reproduction sont connues dans des grottes. La reproduction a été confirmée en 2013 dans une grotte de l’amont des gorges de l’Ardèche. Il s’agit d’une grande faille et les chauves-souris se tiennent à proximité de l’entrée. Dans le sud du département de l’Ain, une cavité était occupée par une centaine de femelles jusqu’en 2003, mais le site est déserté depuis. Dans l’Isle Crémieu, une cavité est également utilisée pour la reproduction. On rencontre souvent le grand rhinolophe en colonie mixte avec le murin à oreilles échancrées. Le rhinolophe euryale peut également partager les mêmes gîtes, comme c’est le cas dans certains sites de l’Ardèche et de l’Ain.
La taille des colonies de parturition connues s’échelonne entre quelques individus et 600 (adultes et jeunes) avec en moyenne une centaine d’individus.
En été, le grand rhinolophe n’hésite pas à s’installer dans des secteurs relativement lumineux (auvent, bâtiments inoccupés avec des baies vitrées…).
Un suivi télémétrique réalisé dans la Drôme sur plusieurs semaines, en 2011 et 2012, a permis de mettre en évidence l’utilisation de plusieurs gîtes par des femelles pendant l’élevage des jeunes. En effet, six gîtes abritant simultanément des colonies (effectifs variant entre 20 et 140 femelles) sont connus dans un rayon de cinq kilomètres et certains individus suivis en ont utilisés au moins 3. La carte de répartition des gîtes montre dans la Drôme une forte densité de gîtes, sans doute connectés entre eux pour la plupart. En revanche, et toujours en l’état actuel des connaissances, on constate entre l’Ain, la Haute-Savoie et le Nord de l’Isère, un espacement régulier entre les gîtes de parturition de l’ordre de 15 à 20 kilomètres. Il est possible qu’une seule et même colonie utilise un réseau de gîtes important en période de mise-bas et non un seul gîte comme cela était envisagé précédemment. Mais ce comportement pourrait varier en fonction des secteurs et de l’offre en gîtes.
En période de transit, on peut rencontrer le grand rhinolophe dans tout type de gîte aux vastes volumes: comble ou cave de bâtiments, grotte, mine, pont à tablier creux… A cette époque, il est exceptionnel de rencontrer des rassemblements importants. Certains ont pu être observés dans le courant du mois d’août mais il s’agit alors de colonies de reproduction ne s’étant pas encore dispersées. Plus de la moitié des observations correspond à des individus isolés et dans 86 % des autres cas ces rassemblements comptent au maximum une dizaine d’individus.
Les principales informations concernant les distances séparant les gîtes d’hivernage des gîtes de parturition proviennent des données de baguage et de récentes cessions de télémétrie (voir la partie sur la pratique historique du baguage).
Deux opérations conduites dans l’Ain et dans le sud de la Drôme ont consisté à équiper des femelles d’un émetteur en début de printemps, sur leurs gîtes d’hibernation*, afin de localiser les gîtes de parturition. Dans les deux cas, les femelles ont été retrouvées après plusieurs semaines de suivi, dans deux colonies de mise-bas déjà connues, situées respectivement à 19,5 et 18 kilomètres des sites d’hivernage* ! (Bonnet & Letscher 2012 ; Vernet, 2013). Dans l’Ain, une colonie de parturition est située à quelques dizaines de mètres d’un important gîte d’hivernage. Il est vraisemblable que ces deux gîtes sont fréquentés par les mêmes individus parcourant alors une distance particulièrement faible !
Ces éléments, bien que très fragmentaires, donnent une idée de la variabilité des distances de déplacements saisonniers. Des éloignements de plus de 90 kilomètres entre gîtes d’hivernage et de reproduction ont pu ainsi être mis en évidence en Europe de l’Est (Dietz et al. In Dietz et al., 2009).
Le grand rhinolophe fréquente principalement des gîtes situés à faible altitude. Le record altitudinal pour les colonies de reproduction s’élève à 894 mètres pour une colonie dans le massif des Bauges, puis à 620 et 540 mètres (colonies drômoises).
Les autres gîtes fréquentés par l’espèce suivent sensiblement la même distribution : 87 % des gîtes sont situés à moins de 750 mètres d’altitudes, 65 % à moins de 500 mètres. Le gîte le plus haut est situé en Chartreuse à 1718 mètres.
Habitats exploités en phase d’activité en Rhône-Alpes
La bibliographie rapporte que le grand rhinolophe chasse dans des pâtures entourées de haies hautes et denses, dans lesquelles il recherche des Lépidoptères nocturnes, des Coléoptères, des Tipulidés et des Trichoptères. Il peut également faire preuve d’opportunisme en fonction des émergences (Arthur & Lemaire, 2009). Les données de Rhône-Alpes étayent ce comportement puisque lors d’un suivi télémétrique dans la vallée de la Gervanne (Drôme), les individus ont sélectionné des milieux s’en rapprochant. Ils ont également chassé dans des forêts de feuillus et résineux. Aucune étude du régime alimentaire n’a pour l’instant été réalisée en Rhône-Alpes, toutefois il est courant d’observer des élytres de hannetons (Melolontha spp.) ou d’autres Coléoptères sur les tas de guano des colonies de reproduction.
La chasse à l’affût est une technique utilisée régulièrement par l’espèce et peut-être privilégiée lorsque la ressource alimentaire est faible ou que les conditions météorologiques sont défavorables. Ceci a notamment été observé lors d’un suivi réalisé au cours de nuits fraîches et humides en début de saison d’activité. Elle ne semble alors exploiter que les premières heures de la nuit pour aller chasser sur des secteurs bien exposés au soleil en fin de journée et dans des vallons abrités du vent. A cette période, un suivi télémétrique de quelques individus dans les Baronnies provençales (Vernet, 2013) a permis de montrer que le grand rhinolophe sélectionne les forêts, le bocage et les ripisylves. Dans l’Ain, un suivi identique de cinq individus en avril a permis de constater que les grands rhinolophes chassaient dans des zones bocagères pâturées par des bovins, bordées par des haies arborées et des lisières forestières.
La ripisylve semble avoir un rôle important : au printemps comme terrain de chasse, et tout au long de l’année comme corridor de déplacement.
En activité, le grand rhinolophe a été contacté moins de 20 fois à plus de 1000 mètres. Le record actuel est un contact au détecteur à 1684 mètres dans le massif des Bauges, la seconde altitude la plus importante étant de 1360 mètres dans la Drôme. Cependant, vues les différentes contraintes inhérentes à cet exercice, il n’est pas exclu que l’espèce fréquente plus régulièrement les secteurs d’altitude, notamment au cours des mois les plus chauds quand les troupeaux sont en estive.
Menaces pesant sur l'espèce en Rhône-Alpes
Le grand rhinolophe est très lié aux bâtiments, qu’il fréquente assidûment en période estivale. Ainsi, tous les travaux conduisant à la disparition des espaces qu’il occupe (cave, grenier, dépendance…), ou l’empêchant d’y accéder, peuvent être très impactant pour les populations. De même, l’éclairage important des églises peut conduire l’espèce à déserter l’édifice. Ainsi, au cours de ces dernières décennies, plusieurs colonies ont abandonné leur gîte suite à des travaux réalisés en pleine période de mise-bas ou conduisant à la condamnation des accès utilisés par les chauves-souris (cas de la colonie de la Dombes par exemple).
Les cavités souterraines peuvent également faire l’objet d’une fréquentation humaine trop importante et incompatible avec la présence des chauves-souris. Le grand rhinolophe est particulièrement sensible aux dérangements engendrés par les visiteurs.
Les milieux naturels et agricoles dans lesquels le grand rhinolophe chasse préférentiellement font l’objet de dégradations croissantes. Artificialisation, remembrement, traitements chimique sont autant de facteurs conduisant à une altération progressive des ressources alimentaires exploitées par l’espèce. Les traitements antiparasitaires utilisés pour le bétail sont également néfastes pour cette espèce qui consomme des insectes coprophages.
La gestion trop sévère des ripisylves les réduit souvent à un simple cordon d’arbres bordant des rivières aux berges rectifiées. La limitation du nombre d’arbres le long des cours d’eau conduit à une perte de fonctionnalité des corridors de transit mais aussi des terrains de chasse.
Le maillage très important des infrastructures de transport morcelle les habitats et conduit également à une augmentation de la mortalité par collision. Le grand rhinolophe est une espèce qui chasse près du sol, très sensible aux ruptures de corridors et fortement sujette aux collisions avec les moyens de transport. Des études conduites en Camargue dans le cadre du programme Life « Chiromed »* par le Parc naturel régional de Camargue et le Groupe Chiroptères de Provence ont mis en évidence l’importance de cette cause de mortalité.
Protection de l’espèce en Rhône-Alpes
Le grand rhinolophe est très lié aux bâtiments, qu’il fréquente assidûment en période estivale. Ainsi, tous les travaux conduisant à la disparition des espaces qu’il occupe (cave, grenier, dépendance…), ou l’empêchant d’y accéder, peuvent être très impactant pour les populations. De même, l’éclairage important des églises peut conduire l’espèce à déserter l’édifice. Ainsi, au cours de ces dernières décennies, plusieurs colonies ont abandonné leur gîte suite à des travaux réalisés en pleine période de mise-bas ou conduisant à la condamnation des accès utilisés par les chauves-souris (cas de la colonie de la Dombes par exemple).
Les cavités souterraines peuvent également faire l’objet d’une fréquentation humaine trop importante et incompatible avec la présence des chauves-souris. Le grand rhinolophe est particulièrement sensible aux dérangements engendrés par les visiteurs.
Les milieux naturels et agricoles dans lesquels le grand rhinolophe chasse préférentiellement font l’objet de dégradations croissantes. Artificialisation, remembrement, traitements chimique sont autant de facteurs conduisant à une altération progressive des ressources alimentaires exploitées par l’espèce. Les traitements antiparasitaires utilisés pour le bétail sont également néfastes pour cette espèce qui consomme des insectes coprophages.
La gestion trop sévère des ripisylves les réduit souvent à un simple cordon d’arbres bordant des rivières aux berges rectifiées. La limitation du nombre d’arbres le long des cours d’eau conduit à une perte de fonctionnalité des corridors de transit mais aussi des terrains de chasse.
Le maillage très important des infrastructures de transport morcelle les habitats et conduit également à une augmentation de la mortalité par collision. Le grand rhinolophe est une espèce qui chasse près du sol, très sensible aux ruptures de corridors et fortement sujette aux collisions avec les moyens de transport. Des études conduites en Camargue dans le cadre du programme Life « Chiromed »* par le Parc naturel régional de Camargue et le Groupe Chiroptères de Provence ont mis en évidence l’importance de cette cause de mortalité.
Lacunes identifiées et actions à engager
En l’état actuel des connaissances, la principale action à engager est la pérennisation des conditions d’accueil des gîtes des colonies majeures, notamment de reproduction. En effet, trop de colonies ont disparu ces dernières années suite à des travaux sur des bâtiments.
La signature de conventions du type « Refuges pour les chauves-souris » est une première étape pour engager les propriétaires dans une démarche de protection. De même, une réflexion sur la mise en place de mesures règlementaires de protection est à initier.
Quelques gîtes d’hibernation majeurs mériteraient une protection physique et/ou règlementaire au regard des enjeux qu’ils présentent.
Les suivis de populations sont à poursuivre pour évaluer au mieux les tendances d’évolution.
Dans plusieurs secteurs de la région, des gîtes de parturition restent à trouver. La poursuite des efforts déjà engagés pour les identifier est indispensable.